Si toutes les
entreprises françaises de moins de 5 000 salariés étaient payées dans les délais légaux de ce que leur doivent d’autres entreprises, ce ne sont pas moins de 26 milliards d’euros qui tomberaient dans leur trésorerie.
Certes, 70 % des PME règlent leurs factures dans les temps. Mais presque la moitié des grandes entreprises enfreignent encore le délai de soixante jours maximum, fixé par la loi de modernisation de l’économie, en 2008. Dans son dernier rapport, parfois pour des faits remontant à plusieurs années cependant, l’Observatoire des délais de paiement a épinglé
Nocibé, Esso, Calcia, Colis Privé, XPO Distribution, Gefco, EDF et
SFR.
La loyauté entre entreprises diffère selon les régions. Les meilleures payeuses sont en Bretagne, en Pays de la Loire et en Nouvelle Aquitaine. Les délais les plus longs sont constatés en Corse et outre-mer.
Plus de 770 milliards d’euros
L’enjeu n’est pas mince : l’argent qui est dû, en permanence, aux entreprises françaises, c’est plus de 770 milliards. L’équivalent de cinq fois le montant des prêts garantis par l’État dans le plan de relance.
Un délai entre la réception d’une facture et son règlement est inévitable. En France, il était équivalent à 11,5 jours de chiffre d’affaires
avant le Covid. En juin, il a grimpé à 12,5 jours. Indépendamment de la crise, c’est beaucoup trop par rapport à l’Allemagne (6,7 jours) et aux Pays-Bas (6,7), selon Alain Griset, le ministre délégué aux PME.
L’obligation de passer à la facture électronique en 2023 devrait faire gagner trois à quatre jours. D’ici là, la direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) multiplie les contrôles : plus de 1 500 en 2019.
Source : www.ouest-france.fr - Publié le : 09/10/2020
"Celui qui n'a pas le courage de se rebeller n'a pas le droit de se lamenter". Ernesto Guevara dit "Le Che"
